Dans les unes du magazine international sur l'Internet Artsy.net, présentant de l'art (et du lard - pour ne pas dire du cochon, au sens premier, bien sûr) est présenté ces jours-ci un photographe Jean-Phillipe Piter, fort connu semble t-il. Nous nous en réjouissons.
Les clichés, j'utilise le terme à bon escient, présentent outre la cohorte inusable des people, un ensemble de nus dont nous apprenons l'emploi ici :"... n'hésite pas à faire poser nues des bombes anatomiques pour défendre des sites naturels menacés est un peu l'inventeur de l'écolo-glam" Matthias Debureaux, Citizen K Magazine.
Il est certain que l'île de Saint Barth. (pour les intimes) est menacée par l'afflux des grosses fortunes fuyant la foule oppressante plébéienne, à coup de pets suffocants et polluants des gaz d'échappement de leur yacht.
Peu importe tout ça. Que viennent faire ces images dans un magazine censé être consacré à des créations artistiques (terme à remettre en jeu et à discussion au fur et à mesure de son aplatissement et de son affadissement). Encore une fois, est posé le problème du statut d'une production relative à l'image. Une image produite est-elle une oeuvre !? Quand va-t-on cesser de croire cette ineptie ? Jamais sans doute, les forces du mélange des genres sont bien trop puissantes.
Prenons une des images du photographe : Lisa Click (C-print). Un modèle féminin nu, mais cachant son sexe et ses seins par sa position, photographie le photographe photographiant sur un ponton en bois devant la mer cristalline, où l'horizon flou suggère l'infini... Hormis le jeu du champ/contre-champ, je ne vois qu'un temps post-climax de la relation sexuelle, une émotion soft pour calendrier.
Qu'est-ce qui distingue l'art du non art ? L'intentionnalité ? Le dessein ? La valeur d'usage ou la valeur à penser ? L'artisan n'est pas un artiste même s'il détient un haut degré de savoir faire. Je ne mettrai jamais sur le même pied d'égalité une chaise et un Goya. Les civilisations ne se sont pas bâties sur la pensée des chaises (bien qu'il faille poser son fondement quelquefois pour discuter), mais sur la condition de l'homme en son espace et son temps.
Première cause du problème le mouvement Arts and Crafts (et son évolution actuelle le design sous toutes ses formes), deuxième cause Marcel Duchamp le "génie "nihiliste, troisième cause, actuelle, le détournement d'une volonté sociale et utopique (arts and craft), d'un message et d'un commentaire critique de l'art (Marcel Duchamp) par l'extraordinaire volubilité et vénalité du marché, pour ne pas dire son ignorance.
jeanphilippepiter.com/press
artsy.net
Sugawara, La liberté avant tout ! 15 février 2013